Rapport d’analyse des politiques publiques

Le 05 Mai 2022

Le plaidoyer en faveur de politiques publiques cohérentes, justes et efficaces. 

Depuis le tournant des années 2010, consécutive aux impacts néfastes du séisme du 12 janvier sur les institutions régaliennes de l’Etat et la décapitalisation de l’économie due à une perte évaluée à environ 120% du PIB, la société haïtienne est rentrée dans un cycle de crise multidimensionnelle, marquée notamment par un recul de l’Etat de droit, l’aggravation accélérée du climat général de sécurité du pays, la faillite de la moralité publique et de graves problèmes énergétiques. Autrement dit, nous assistons au cours de ces dernières années à une piètre performance des gouvernements d’Haïti, caractérisée par la corruption, l’influence prédominante des intérêts particuliers dans la détermination de l’action gouvernementale, la faiblesse ou le manque de vigilance et de rigueur des instances de contrôle, y compris et au premier chef le Parlement et la société civile et un manque de rationalité dans la démarche des différents ministères, etc.

Pour apporter des solutions à ces différents défis qui affectent la qualité de la gouvernance politique du pays, la priorité de l’action publique depuis 2017 a été orientée dans ces trois (03) directions : (1) le renforcement de l’ « Etat de droit et la Sécurité », (2) la « lutte contre la corruption et l’impunité » et (3) l’« amélioration des infrastructures et de la distribution de l’énergie électrique ». Malheureusement, les résultats escomptés sont encore loin d’être atteints, car l’environnement politico-social et institutionnel du pays ne semble pas vouloir évoluer de manière qualitative.

C’est globalement dans ce contexte que l’Observatoire Citoyen pour l’Institutionnalisation de la Démocratie (OCID) en voulant apporter sa contribution à l’amélioration d’une telle situation se propose d’initier un processus d’observation critique des politiques publiques mises en oeuvre par le gouvernement haïtien dans trois secteurs et à renforcer du même coup les capacités des acteurs politiques et de la société civile en la matière. Cette action consiste, également, à jeter les bases pour influencer significativement les plateformes des partis politiques et des candidat-e-s lors des élections qui devront avoir lieu pour renouveler le personnel politique à tous les niveaux. Les trois secteurs ciblés sont : 1) Etat de droit et Sécurité, 2) Corruption et l’impunité et 3) Energie.

Pour réaliser ce travail d’analyse-critique du bilan et des résultats obtenus par les actions planifiées de l’Etat dans ces trois (03) secteurs, l’OCID avait, d’abord, sollicité les services de trois experts. Il s’agit des professeurs James Boyard1 et René Jean-Jumeau2 et de Maître Lemaire Dilia3 pour analyser, respectivement, les secteurs : état de droit et Sécurité ; la corruption et l’impunité et, l’énergie. Leurs tâches consistaient à ’identifier les principales difficultés ou faiblesses depuis la date de leur mise en oeuvre par les différents ministères ou organismes gouvernementaux compétents, de déterminer si les ressources budgétaires attribuées aux organismes ministériels, techniques ou juridictionnels chargés de mettre en oeuvre l’action publique sont suffisantes et de proposer des recommandations concrètes sur les moyens, outils ou processus susceptibles de permettre d’améliorer la qualité de l’action publique dans chaque domaine .

Pour approfondir le travail des experts, une vingtaine de focus group ont été réalisés à travers le pays par des participants au programme de formation en «Suivi et Évaluation des politiques publique » lancé par l’OCID au mois de novembre 2021. Ces focus avaient réuni plus de 250 acteurs de classe politique et de la société civile pour recueillir leurs commentaires et recommandations sur les principaux constats et recommandations formulés par les experts dans leur bilan critique. Les principales questions auxquelles les acteurs avaient répondu sont :

1) En quoi les résultats des analyses reflètent-ils la réalité de ce secteur, selon vous ?
2) D’après vous, quels autres défis majeurs de ce secteur méritent d’être pris en compte ?
3) Parmi les différentes recommandations formulées pour réformer la politique de ce secteur, laquelle jugez-vous la plus pertinente ?
4) Quelles autres recommandations voulez-vous proposer pour un meilleur résultat dans la mise en oeuvre de la politique publique de ce secteur ?

Dans ce document, nous présentons, d’abord, la méthodologie utilisée par les experts et leur bilan critique pour chaque secteur, puis, les trois (3) recommandations jugées les plus pertinentes identifiées par les acteurs rencontrés dans les focus group ainsi que leurs recommandations proposées pour un meilleur résultat dans la mise en oeuvre de la politique publique de chaque secteur.

Documents attachés

Rapport d'analyse critique des politiques publiques _ energie_securite_lutte contre la corruption.pdf

Partagez